La poursuite par des juridictions internes des infractions commises par les étrangers face à la protection consulaire

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Richard Kasereka Ndekeninge

Résumé

Résumé


La répression des infractions commises sur son territoire est un attribut de la souveraineté d’un État. L’extranéité de l’auteur du fait infractionnel ne déroge pas à cette règle. L’État tire ce pouvoir des principes conventionnels et coutumiers de la compétence territoriale. La protection consulaire résultant de l’article 36 §1er vient pourtant restreindre, du moins sur le plan procédural, cette compétence classique des États, lorsque la personne incarcérée a une nationalité étrangère.


Les autorités des États parties à cette convention qui sont revêtues du pouvoir de priver une personne de la liberté, doivent donner pleine application aux exigences de la protection consulaire. Elles doivent, sinon favoriser, du moins ne pas ériger des obstacles à la réalisation de la protection consulaire. L’information consulaire, qui doit être donnée sans retard, est le déclencheur des autres droits, même si elle est insuffisante. Et il revient à l’État de résidence d’apporter la preuve qu’il s’est acquitté convenablement de ses obligations.


En dehors des circonstances reconnues par le droit international excluant l’illicéité, le défaut d’exécuter une ou plusieurs des obligations relatives à la protection consulaire est un fait internationalement illicite qui engage la responsabilité de l’État de résidence. Et comme responsabilité ne peut marcher sans réparation, se pose alors la question du sort des procédures et sanctions ainsi conduites. La jurisprudence de la Cour internationale de justice, sans l’exclure définitivement, considère que l’annulation n’est pas nécessairement la réparation adéquate, car celle-ci peut se réaliser par un réexamen et une révision des cas litigieux.


En guise d’application, aucune disposition dans le droit pénal procédural congolais n’outille les autorités (officiers de police judiciaire et magistrats) à pouvoir s’acquitter des obligations relatives à la protection consulaire, en dépit d’une décision de la Cour internationale de justice en l’affaire Diallo qui l’a condamnée, entre autres, pour ce motif. Cela expose la RDC à des nouvelles violations entraînant l’engagement de sa responsabilité.


Abstract


The enforcement and prosecution of offences committed within its territory is an attribute of a State’s sovereignty. The foreignness of the offender is no exception to this rule. The State derives this power from the conventional and customary principles of territorial jurisdiction. However, the consular protection resulting from Article 36(1) restricts, at least procedurally, this classic State jurisdiction when the person imprisoned is a foreign national.


The authorities of the States Parties to this convention, which are empowered to deprive a person of their liberty, must give full effect to the requirements of consular protection. They must, nevertheless    promote, at least abstain from hindering the implementation of consular protection. Consular information, which must be given without delay, is the trigger for other rights, even if it is insufficient. And it is up to the state of residence to provide facts that it has adequately fulfilled its obligations.


Apart from circumstances recognized by international law as precluding wrongfulness, the failure to perform one or more of the obligations pertaining to consular protection constitutes an internationally wrongful act for which the State of residence is responsible. And since responsibility cannot operate without reparation, the question then arises as to the fate of the proceedings and sanctions thus undertaken. The jurisprudence of the International Court of Justice, without definitively excluding it, considers that annulment is not necessarily the appropriate reparation, as this can be achieved by a re-examination and revision of the contentious cases.


By way of application, there is no provision in Congolese procedural criminal law that equips the authorities (judicial police officers and magistrates) to fulfil obligations related to consular protection, despite a decision of the International Court of Justice in the Diallo case that condemned it, among other things, on this ground. This exposes the DRC to further violations for which it is responsible.

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